Une septième édition sous le signe du renouveau
En choisissant de se positionner en marge de Art Basel – qui a investi le Grand Palais éphémère de Paris pour la première fois, en remplacement de la FIAC traditionnellement hébergée depuis 1974 –, la foire AKAA a largement gagné en visibilité pour sa septième édition en 2022.
Jusque-là adossée à Paris Photo, organisé en novembre, elle a tenu compte de la diversité des médias qu’elle expose et de la place de plus en plus importante que tient l’Afrique sur le marché de l’art et s’est ainsi tenue du 20 au 23 octobre derniers au sein de la Halle du Carreau du temple à Paris.
Rappelons que la foire AKAA, acronyme de Also known as Africa, est la plus grande foire d’art contemporain et de design dédiée aux scènes artistiques d’Afrique et de ses diasporas en France.
Sa volonté de faire découvrir des artistes liés de près ou de loin à l’Afrique, dont certains venus à Paris pour la première fois cette année, sa convivialité, la diversité des supports exposés et des pays représentés en font un rendez-vous incontournable pour les collectionneurs, les professionnels, les passionnés ou simples amateurs de créations artistiques venues ou inspirées de l’Afrique.
Un succès au rendez-vous
Avec 2 000 visiteurs de plus qu'en 2021, dont un nombre important d’étrangers venus des continents africains, américains et asiatiques, les résultats sont très satisfaisants.
Si les 23 toiles (peintes en même temps !) d’Adjaratou Ouédraogo ont marqué les esprits, les 8 tapisseries abstraites de l’invité d’honneur Abdoulaye Konaté rendant hommages aux brodeuses marocaines ont indéniablement fait monter les enchères, jusqu’à atteindre 110 000 €.
La Melrose Gallery affiche elle aussi un joli score grâce à une composition de 87 petits formats proposés par l’artiste africaine Esther Mahlangu en clin d’œil à ses 87 ans, vendus pour 300 000 €.
Les galeries Soview et Artco ont mis à l’honneur le recyclage des tongs – utilisées aussi bien par le jeune togolais Tesprit que par le ghanéen Patrick Tagoe-Turkson, pour reproduire des scènes de vie d’enfants des rues ou des mosaïques chatoyantes – des déchets électroniques par le congolais Maurice Mbikayi ou de tout type de matériaux trouvés au hasard par l’ivoirien Daouda Traoré.
Autre temps fort de l’événement, l’exposition monographique de l’artiste ivoirien Assoukrou Aké, consacré pour la seconde édition du Prix Ellipse.
Cette initiative, promouvant chaque année la création artistique d’un pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie, était cette année consacrée aux artistes ivoiriens non représentés par une galerie.
Les compositions impressionnantes de l’artiste, gravures, peintures et dessins, largement remarquées, se voulaient le reflet de l’histoire des colonies françaises de Côte d’Ivoire, mêlant complexité et brutalité, et un hommage à tous les enfants métisses placés en foyers.
Le thème 2022 était le mouvement, sous toutes ses acceptions : le geste, le courant artistique, la tendance… Au total, 5 conférences, 12 tables rondes URPA* et 5 performances scéniques se sont succédé tout au long de l’événement dans le cadre des rencontres AKAA en présence d’artistes invités pour l’occasion à croiser leurs pratiques et à décliner le mouvement sous ses aspects culturels, politiques et historiques.
Décoration & Arts d'Afrique
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